• H comme harmonie, homéostasie

     

    H comme harmonie, homéostasie

     

    Jadis les économistes estimaient qu'une société saine est une société en expansion. Le taux de croissance servait de thermomètre pour mesurer la santé de toute structure: Etat, entreprise, masse salariale. Il est cependant impossible de toujours foncer en avant, tête baissée.

    Le temps est venu de stopper l'expansion avant qu'elle ne nous déborde et nous écrase.

    L'expansion économique ne saurait avoir d'avenir. Il n'existe qu'un seul état durable : l'équilibre des forces.

    Une société, une nation ou un travailleur sains sont une société, une nation ou un travailleur qui n'entament pas et ne sont pas entamés par le milieu qui les entoure. 

    Nous ne devons plus viser à conquérir mais au contraire à nous intégrer à la nature et au cosmos.

    Un seul mot d'ordre: harmonie.

    Interpénétration harmonieuse entre monde extérieur et monde intérieur.

    Le jour où la société humaine n'éprouvera plus de sentiment de supériorité ou de crainte devant un phénomène naturel, l'homme sera en homéostasie avec son univers. Il connaîtra l'équilibre. Il ne se projettera plus dans le futur. Il ne se fixera pas d'objectifs lointains. Il vivra dans le présent, tout simplement.

      

    Homéostasie :

     

    Toute forme de vie est en recherche d'homéostasie.

     "Homéostasie" signifie équilibre entre milieu intérieur et milieu extérieur.

     Toute structure vivante fonctionne en homéostasie. L'oiseau a des os creux pour voler. Le chameau a des réserves d'eau pour survivre dans le désert. Le caméléon change la pigmentation de sa peau pour passer inaperçu de ses prédateurs.

     Ces espèces, comme tant d'autres, se sont maintenues jusqu'à nos jours en s'adaptant à tous les bouleversements de leur milieu ambiant. Celles qui ne surent pas s'harmoniser avec le monde extérieur ont disparu.

     L'homéostasie est la capacité d'autorégulation de nos organes par rapport aux contraintes extérieures.

     On est toujours surpris de constater à quel point un simple individu peut endurer les épreuves les plus rudes et y adapter son organisme. Durant les guerre, circonstances où l'homme est contraint de se surpasser pour survivre, on a vu des gens qui n'avaient jusque là connu que confort et tranquillité se mettre sans rechigner au régime eau et pain sec. En quelques jours, les citadins perdus en montagne apprennent à reconnaître les plantes comestibles, à chasser et manger des animaux qui leur avaient toujours répugné: taupes, araignées, souris, serpents…

     Tous, nous sommes en perpétuelle recherche de l'homéostasie parfaite car nos cellules ont déjà cette préoccupation.

    Elles convoitent en permanence un maximum de liquide nutritif à la meilleure température et sans agression de substance toxique. Mais quand elles n'en disposent pas, elles s'adaptent. C'est ainsi que les cellules du foie d'un ivrogne sont mieux accoutumées à assimiler l'alcool que celles d'un abstinent. Les cellules des poumons d'un fumeur fabriqueront des résistances à la nicotine. Le roi Mithridate avait même entraîné son corps à supporter l'arsenic.

     Plus le milieu extérieur est hostile, plus il oblige la cellule ou l'individu à développer des talents inconnus.

      

    Bernard Werber

     

      

     


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