• Epilepsie et musique

     

    Ces vingt dernières années, plusieurs travaux ont mis en avant les vertus supposées de la sonate pour deux pianos en ré majeur (sonate K448) pour les épileptiques, en mesurant l’activité électrique de leur cerveau. 

     

    En faisant écouter la sonate à 16 patients équipés d’implants à l’intérieur du crâne, ils pensent avoir identifié les régions du cerveau sur lesquelles cette musique agit. Selon eux, ces régions sont celles qui sont liées aux réponses émotionnelles.

    Ils montrent en outre qu’écouter cette sonate pendant au moins 30 secondes semble associé à une réduction d’un phénomène électrique cérébral caractéristique de l’épilepsie chez ces patients sur qui les médicaments ne marchent pas. Un effet particulièrement accentué pendant certains passages de la sonate, les moments de transition entre les phrases musicales de plus de dix secondes.

     

     

    «  La forme classique de la sonate » pourrait solliciter « des circuits émotionnels » en «  installant d’abord des attentes musicales, puis en prenant le contre-pied de ces attentes, ce qui créerait une réponse émotionnelle positive », selon Robert Quon. (département de neurologie de l’université américaine Dartmouth College)

    « Nous aimerions creuser cette théorie, car la seule autre composition dont les propriétés anti-épileptiques sont documentées est également construite selon la forme classique de la sonate, puisqu’il s’agit de la sonate pour piano en do majeur de Mozart (K545) », poursuit le chercheur.

     

    Les 16 patients sur lesquels l’étude a été menée étaient tous hospitalisés pour une épilepsie qui résistait aux médicaments. On leur a implanté des sondes dans le crâne, directement au contact du cerveau, afin de réaliser des électroencéphalogrammes pour surveiller les crises.

     

    C’est à un phénomène bien précis que se sont intéressés Robert Quon et ses collègues : les « décharges épileptiformes intercritiques ».

    « De précédentes recherches ont montré qu’elles sont des biomarqueurs de l’épilepsie et sont associées à une fréquence plus importante des crises », selon Robert Quon.

    Ce sont ces décharges épileptiformes intercritiques qui ont été réduites par l’écoute d’au moins 30 secondes de la sonate. En revanche, aucun changement de l’activité cérébrale des patients n’a été observé à l’écoute d’autres morceaux, même quand il s’agissait de leur musique préférée.

     

    Il espère désormais pouvoir identifier précisément quels composants musicaux de la sonate ont des bénéfices thérapeutiques, dans l’espoir de « reproduire l’effet Mozart » avec d’autres morceaux.


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