• Eloge de la lucidité

      

    Dans son ouvrage "Eloge de la lucidité" reposant sur des études scientifiques, Ilios Kotsou, chercheur en psychologie, nous invite à nous libérer des illusions qui nous empêchent d'être heureux.

     

    Eloge de la lucidité

     

    Voici  trois de ces illusions et des pistes pour les dépasser.

     

    Première illusion : pour être heureux, il suffit d'éviter toute souffrance.

    « Dès qu'une émotion désagréable surgit, nous pourrions nous en débarrasser, en ayant recours à des stratégies plaisantes comme la consommation de nourriture, de télévision, d'alcool.

    De fait, ces approches s'avèrent efficaces à court terme. Mais elles nous entraînent dans une forme d'addiction, qui nous empêche de faire face aux difficultés. En se précipitant dans la mise en place de ces stratégies d'évitement, nous ne voyons plus les soutiens extérieurs dont nous pourrions disposer. »

    La psychologue Emily Butler de l'université de Stanford a ainsi mis en évidence que l'évitement émotionnel limitait nos interactions avec les autres.

    Il serait bon d'apprivoiser nos émotions

    « Lorsqu'apparaissent nos émotions inconfortables, je propose de rester en contact avec elles. Par exemple en sentant que notre ventre se serre lorsque nous avons peur. En étant ainsi présents à ces sensations désagréables, nous pouvons comprendre ce qui les déclenche. Nous sommes alors plus à même d'agir pour faire face à cette situation. »

     

     

    Seconde illusion : pour avoir une vie agréable, il suffit d'avoir des pensées positives.

    « En cas de stress, nous pourrions transformer simplement nos pensées négatives en pensées positives. Mais en réalité, nous ne pouvons pas les contrôler sur commande.

    En psychologie, cela s' appelle « l'effet rebond ». Moins nous voulons penser à quelque chose, plus cette idée occupe une place centrale dans notre journée.

    Si je vous demande de ne pas penser à un ours blanc, vous allez réussir durant quelques secondes à porter votre attention sur autre chose, mais rapidement l'image de l'ours blanc va revenir, encore plus forte. »

    La psychologue canadienne Joanne Wood a ainsi montré que la pensée positive, utilisée comme technique, pouvait même avoir des effets négatifs sur les personnes qui traversent une période difficile.

     

    Il serait bon de se détacher de nos pensées

    « Plutôt que de supprimer nos pensées négatives, je propose de prendre de la distance en reconnaissant qu'elles ne proposent qu'une représentation partielle de ce que nous vivons. S'en détacher consiste à les observer et à les prendre pour ce qu'elles sont, des interprétations de la réalité.

    Lorsqu'une pensée difficile surgit, nous pouvons apprendre à l'observer, sans chercher à la comprendre ou à se culpabiliser de sa présence.

    Si j'estime par exemple : « je ne vais pas y arriver ». Je peux me dire :

    « tiens j'observe que j'ai la pensée que je ne vais pas y arriver. »

    Cette attitude ne nous coupe pas de la réalité, mais elle nous aide à intervenir de manière plus objective par rapport au monde réel

     

     

    Troisième illusion : pour réussir, il faudrait avoir une forte estime de soi

    « Certes il est bon d'avoir confiance en soi. Mais investir trop d'énergie à maintenir une forte estime de soi présente plusieurs inconvénients majeurs.

    Cette quête nous fait dépendre de l'évaluation des autres qui peut s'avérer bien variables.

    Elle nous pousse à abandonner les projets pour lesquels nous ne sommes pas certains de réussir, même s'ils correspondent vraiment à l'orientation que nous souhaitons donner à notre existence. »

     

    Il serait bon de cultiver la douceur avec soi-même

    « Différentes études américaines ont comparé ceux qui cultivent la douceur envers eux-mêmes et ceux qui cherchent à entretenir l'estime de soi.

    Les recherches de la psychologue Kristin Neff, de l'université du Texas ont notamment souligné que ceux qui faisaient preuve de douceur envers soi témoignent d'une meilleure santé mentale, de plus de satisfaction dans la vie, d'un sentiment d'être plus connecté aux autres, ainsi que moins d'anxiété et de perfectionnisme.

    La douceur envers soi même nous délivre d'une trop grande dépendance au regard des autres.

    En pratiquant cette auto-empathie, nous sommes moins soucieux de défendre à tout prix notre image et acceptons de ne pas être en permanence à la hauteur.

    Nous privilégions davantage ce qui nous rapproche de nos entourage plutôt que chercher à tout prix ce qui nous en distingue.

    Cette douceur s'applique notamment lorsque la vie ne va pas bien. Plutôt que de se culpabiliser pour notre manque de confiance en nous, nous prenons davantage soin de nous même.

    Cette attitude est parfois prise comme de la complaisance, mais les études montrent qu'elle a pour effet de nous plus rendre plus disponible aux sollicitations de l'extérieur. Les autres ne sont plus perçus comme ceux qui nous minent notre confiance, mais au contraire comme ceux qui peuvent nous apporter aussi réconfort et affection

     

     

     


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