• Angoisse et culpabilité

     

    Angoisse et culpabilité

    La clinique des lobotomies nous conduit à un douloureux paradoxe de la condition humaine :

    sans angoisse et sans souffrance, l'existence perdrait son goût.


    Ceux qui prétendent organiser une culture sécuritaire qui détruirait l'angoisse et nous offrirait des distractions incessantes pour lutter contre l'ennui nous proposent-ils autre chose qu'une lobotomie culturelle ? 

     
    Car l'angoisse nous contraint à la créativité, et la culpabilité nous invite au respect.

    Sans angoisses, nous passerions notre vie couchés.

    Et sans culpabilité, nous resterions soumis à nos pulsions.


    L'angoisse n'est digne d'éloge que lorsqu'elle est source de création.

    Elle nous pousse à lutter contre le vertige du vide en le remplissant de représentations. Elle devient source d'élan vers l'autre ou de recherche de contact sécurisant comme lors des étreintes anxieuses.

    La culpabilité ne nous invite au respect que lorsque la représentation du temps permet d'éprouver les fautes passées, de craindre les fautes à venir, afin de préserver le monde de l'autre et de ne pas lui nuire.

      

    Boris Cyrulnik


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